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Femmes et chevaux (Partie 1)

Historiquement, le rôle de notre compagnon équin se limitait à remplir une fonction de « cheval-outil » : Guerres, expéditions et divertissement des classes sociales les plus riches. Ce n’est qu’au début du XXème siècle que le cheval n’est plus considéré comme animal de rente, mais un animal de compagnie. L’attitude maternante et indulgente des femmes vis-à-vis des chevaux a été l’un des facteurs primordiaux de sa pénétration dans la sphère équestre. Ainsi, on a vu le rôle de cet équidé se transformer sous l’influence des femmes en un « cheval-ami ». La culture équestre a accordé une place croissante aux femmes, s’accompagnant de la féminisation de ses pratiques, et ceci, bien avant l’existence des poney clubs des années 70. 

Entre médaillées olympiques et héroïnes nationales, aux cavalières « ordinaires », voici donc les plus grandes histoires de « Femmes et Chevaux » du monde entier.

Thérèse Renz (1859 – 1938)

Thérèse Stark, née en Belgique, le 10 avril 1859, et issue d’une famille de cirque à part entière. À 13 ans, elle quitta la maison pour s’entraîner avec le Cirque de Wulff en Suisse, et fait ses débuts officiels en 1873, à l’âge de 15 ans.

Les actes qu’elle exécutait ont varié tout au long de sa vie, introduisant ainsi les talents de différents chevaux et animaux dont la performance reflétait une compétence extrême. Une variation sur le dressage de haut niveau était l’événement principal, ce que la plupart des gens associent aujourd’hui avec l’école d’équitation espagnole en Autriche : Levades, Courbettes, Croupades, et Caprioles. Les chevaux effectuaient également la « Marche espagnole », de divers tours de danse et d’inclinaison, et son tour le plus célèbre n’était d’autre que le saut à cheval. Comme les femmes ne pouvaient pas être membres des écoles d’équitation ou de cavaleries, il est clair qu’au XIXe siècle, la vie de Thérèse en tant qu’interprète de cirque était le summum de la gloire équestre qu’une femme pouvait accomplir.

Sa vie de cirque est passée d’une affaire de famille à une performance solo tragiquement solitaire dû à une succession d’événements tristes : Au début des années 1900, son mari mourut, et l’argent devint plus difficile à trouver. Peu de temps après, sa mère est tombée malade et est morte le jour de son anniversaire. Puis, en 1913, son unique jeune fils est mort tragiquement d’une maladie cardiaque. 

Avec une détermination totale, elle a commencé son propre spectacle équestre qui comprenait des poneys, des zèbres, et même deux éléphants, mais l’arrivée de la Première Guerre mondiale perturbera son retour et la laissa sans le sou. 

Elle recommença alors encore une fois, vers la fin de la guerre, alors qu’elle avait 60 ans. Elle rejoint une troupe à Vienne en 1923, et continue à se produire sur une jument nommée « Last Rose », un partenaire final approprié.

Thérèse est décédée en 1938, et est enterrée à Berlin aux côtés de son mari.

Lis Hartel (1921 – 2009)

Née le 14 mars 1921 au Danemark, elle s’est initiée au dressage dès son plus jeune âge, mais à l’adolescence, elle participait également aux sauts d’obstacles. Alors qu’elle n’avait que 23 ans, elle découvrit qu’elle était et enceinte et atteinte de poliomyélite. Elle était presque entièrement paralysée au début, mais avec l’aide de sa mère et de son mari, elle décida de commencer immédiatement son processus de réadaptation afin de reprendre la cavalerie. Après avoir accouché d’un bébé en bonne santé, elle a de nouveau appris à lever les bras, à ramper et enfin à marcher à l’aide de béquilles.

Déterminée à revenir aux compétitions de dressage compétitives, Lis a décidé de reprendre son entraînement et a réhabilité sa jument familiale de longue date Jubilee. Elle a subi plusieurs chutes dramatiques au pas et au trot alors qu’elle apprenait à s’équilibrer et à se contrôler avec peu ou pas de contrôle musculaire. 

Mais ce n’est seulement qu’après trois ans de sa maladie initiale, en 1947, que Lis ait participé aux championnats scandinaves d’équitation, terminant en deuxième place. 

À l’époque, personne sur la scène internationale n’était au courant de la situation de Lis et c’était le premier test de Jubilee à l’étranger. Alors que ses scores l’auraient qualifiée cette année-là pour participer aux Jeux olympiques, ce n’était pas son handicap ni ses compétences qui l’empêchaient de participer aux Jeux olympiques de 1948 : Les femmes n’étaient toujours pas autorisées ! Il faudra encore quatre ans avant que la barre des sexes ne soit levée et Lis représentera le Danemark aux Jeux olympiques d’Helsinki en 1952.

Lis a remporté la médaille d’argent olympique en étant la première femme à le faire et à la première année où les femmes ont été autorisées. Elle remporta une autre médaille d’argent aux Jeux olympiques de 1956 à Stockholm, la médaille d’or aux Championnats du monde non officiels de 1954 et a été sept fois championne nationale. 

Elle a été intronisée dans de nombreux clubs sportifs et est considérée comme un héros national au Danemark, mais pour Lis, sa plus grande réalisation était l’ouverture du premier centre d’équitation thérapeutique en Europe. 

En 2009, Lis est décédée à l’âge de 87 ans après 75 ans d’équitation et de coaching. Elle a lutté contre d’innombrables chances de rouler à nouveau, de rivaliser à nouveau et de créer de nouveaux standards pour son sport et sa passion.

Marrion Coakes (1947)

Marion et Stroller se sont rencontrés en 1960, alors qu’elle avait 13 ans. Elle été élevée dans une famille fameuse de sauteurs, mais elle devait prouver son courage à l’âge de 3 ans sur les plus petits poneys de la famille et monte à partir de là. Son premier partenaire régulier a été un poney nommé Music, avec qui elle a régulièrement remporté les 13,2 et 14,2 cours de poney junior. En fait, c’est lors des finales de Wembley, où elle monte et gagne facilement ses cours avec Music, que son père et elle ont rencontré pour la première fois Stroller.

En 1965, Marion a guidé son cheval Stroller droit à une médaille d’or au Championnat du monde féminin et, deux ans plus tard, elle est revenue pour reprendre sa place légitime au sommet du trône du Hickstead Derby. Elle avait l’atention de la nation et, en 1968, représenta la Grande-Bretagne au sein de l’équipe de saut d’obstacles et à titre individuel aux Jeux olympiques de Mexico.

Ce fut une année étrange pour tous les cavaliers aux Jeux olympiques, car de nombreux chevaux avaient du mal à s’adapter à la haute altitude et au climat maussade du lieu des Jeux. En outre, cela allait être un défi épuisant pour les sauteurs : la première ronde comptait 17 efforts dans une vaste arène à couvrir en 96 secondes, et seulement quatre de ces 87 premières rondes étaient dans le temps imparti. Le deuxième parcours devait ressembler d’avantage à une puissance. La clôture centrale mesurait 1,70 mètre de haut et 2,20 mètres de large. À 14h02, Stroller a pu la traverser de dessous aussi facilement que du dessus.